Amplifier la voix des femmes en Médecine Intensive et Réanimation
Partie 1 :
Partie 2 :
Interview du 3 décembre 2021
Est-ce qu’il y a des discriminations entre homme et femme dans les services de Médecine Intensive Réanimation ?
CHB : Selon les femmes médecins réanimatrices que nous avons interrogées il y a maintenant 2 ans, la réponse est oui pour 45 % d’entre elles.
MF : De ma jeune expérience, j’ai eu la chance de ne pas subir de discrimination mais j’ai entendu pas mal de mes collègues dans d’autres villes que la mienne qui ont eu des situations de discrimination en MIR.
NT : En effet, je pense qu’il y a des discriminations entre hommes et femmes dans les services de Médecine Intensive Réanimation, c’est quelque chose qui est également très vraisemblablement présent dans les autres disciplines médicales et chirurgicales ; le gros avantage de notre discipline, c’est que à travers ce groupe FEMMIR nous avons pu mettre en évidence la réalité du terrain.
Quelles sont les réactions des collègues quand ils découvrent FEMMIR ?
CHB : Globalement, même si on peut parfois se heurter à des murs, c’est plutôt très bien accueilli et cette initiative a été soutenue par de nombreux hommes.
MF : Quand je dis que je fais partie du groupe FEMMIR, c’est souvent de la curiosité car ce groupe est encore méconnu, et aussi de la bienveillance car il n’y a pas d’autres groupes comme le nôtre.
NT : Lorsque mes collègues découvrent que je fais partie du groupe FEMMIR, c’est beaucoup de curiosité, d’interrogations et de questionnement sur la place que peut avoir un homme dans ce groupe.
Y-a-t‘il des incompréhensions ou des critiques concernant FEMMIR ?
CHB : Cela reste un sujet difficile sur lequel il faut beaucoup communiquer, surtout sur la « stratégie » que nous avons adoptée, c’est-à-dire de travailler main dans la main avec les hommes, et pas contre eux.
MF : Quand je parle du groupe FEMMIR, on compare souvent à la mauvaise image que parfois les féministes peuvent renvoyer. Lorsque nous expliquons nos missions et le fait que notre projet premier est d’améliorer la qualité de vie, certes des réanimatrices mais que les hommes peuvent avoir à y gagner beaucoup, alors généralement les choses se passent bien et les gens comprennent pourquoi on est là.
NT : Lorsque l’on parle du groupe FEMMIR il y a assez peu d’incompréhension, compte-tenu de la légitimité du sujet. Il est vrai toutefois qu’il peut y avoir, concernant certaines actions du groupe, des questionnements, des interrogations qui sont sources de nombreuses discussions, mais qui sont toujours très enrichissantes.
Grâce au groupe FEMMIR, voyez-vous évoluer les choses ?
CHB : Oui énormément en deux ans et demi ! La SRLF nous soutient et nous avons vu clairement évoluer la Société, le congrès, les comportements autour de nous. Le fait d’en parler et d’être très actives nous offre aussi un autre regard des personnes qui étaient dubitatives au départ, et c’est un grand pas en avant.
MF : Je ne suis pas dans le groupe depuis aussi longtemps, mais effectivement on voit les choses évoluer avec plus d’opportunités pour les femmes d’accéder à des postes au même titre que les hommes, la possibilité d’améliorer les choses et la qualité de vie dans les services de réanimation pour les femmes médecins mais aussi pour les hommes, c’est donc une très bonne chose.
NT : Oui, les choses évoluent, les choses évoluent rapidement, et c’est une bonne chose.
Comment voyez-vous l’avenir avec FEMMIR ?
CHB : La perspective est absolument excellente, parce que nous continuons nos actions et que les choses sont en train de changer.
MF : Les perspectives sont très optimistes, surtout pour moi qui ait toute ma carrière devant moi, de pouvoir améliorer les choses dans mon travail et dans celui de tous les médecins réanimateurs.
NT : Finalement, la seule chose qu’on espère c’est de voir disparaître ce groupe, ce qui montrerait qu’il y une prise de conscience et qu’au final ce ne soit plus un sujet en soi !
Déclaration d’intérêts :
CHB, MF et NT déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec le texte publié.